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La CFTC-MAE rencontre le ministre avec l’Alliance du Trèfle

L’Alliance du Trèfle (CFTC-MAE, SNISPV, EFA-CGC) a rencontré le ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt le 4 novembre 2015.

Voici les principaux points qui ont été évoqués :

 

I Organisation de l’Etat et de ses partenaires
Réforme des régions
Cette réforme ne fait pas grand sens. Le choix d’une implantation multi-sites limite les dégâts
en permettant aux équipes de rester proches du terrain (IAA, forêts, EPLEFPA…) et en
évitant les mobilités forcées. Pour qu’elle soit réussie il faudra cependant que l’implantation
multi-sites s’accompagne d’un management et de techniques modernes (téléconférences,
télétravail, recours raisonné aux réunions physiques…).
Le ministre déclare partager cette analyse. Il présentera d’ici le printemps une proposition
de plan d’accompagnement et de mise en oeuvre (investissements, organisation) qui sera
soumise à la concertation pour prendre effet à la rentrée, et aura le souci de l’absence de
mobilité forcée, de la qualité de vie au travail, des impératifs de proximité, et du lien qui
reste nécessaire avec l’administration centrale…

 
Intervention du Ministre de l’Economie pour ‘sortir la CCRF des DDPP’
Selon les OS du MINEFI, le ministre de l’Intérieur serait désormais acquis à cette thèse. Une
mission IGF-IGA est prévue. Quel plan pour le MAAF si le risque d’explosion des DD(CS)PP
se confirme 5 ans après leur création ?
Selon le ministre, conformément à l’arbitrage rendu par le premier ministre, la réforme
de 2010 n’est pas remise en cause, et les services départementaux y compris ceux de
la CCRF n’ont pas vocation à remonter au niveau régional. L’échelon de proximité de
la présence de l’Etat reste le niveau départemental. En revanche, une réflexion peut
avoir lieu pour voir comment mieux améliorer l’articulation entre services
départementaux et régionaux.
Les 2 membres de la mission IGA IGF ont rencontré le Directeur général de
l’alimentation et la Secrétaire Générale le vendredi 30 octobre. Il leur a été suggéré de
rencontrer les OS du MAAF.
L’alliance du trèfle indique que si le sujet est réellement tranché, ces déclarations créent un
trouble inutile dans les DD et n’incitent pas les agents CCRF à contribuer à leur bon
fonctionnement.

 
Avenir du réseau des laboratoires départementaux
Le ministre a plusieurs fois déclaré que « les analyses publiques doivent être réalisées dans
des laboratoires publics ». La loi NOTRe a confirmé ce principe dans le Code général des
Collectivités territoriales : « Les laboratoires publics d’analyses gérés par des collectivités
territoriales constituent un élément essentiel de la politique publique de sécurité sanitaire ;
ces laboratoires font partie intégrante du dispositif de prévention des risques et de gestion
des crises sanitaires. » Ce nouveau cadre juridique offre-t-il pour autant des perspectives
durables aux LDA alors qu’aucun financement n’est associé ? Une mission interministérielle
a été conduite en 2012, le CGAAER a fait des propositions en 2013, une mission CIMAP
est-elle aujourd’hui nécessaire avant de passer aux actes ?
Le ministre se déclare conscient de la nécessité de conserver des laboratoires publics
et de trouver un équilibre pour garantir une neutralité, éviter un duopole, et conserver
une expertise publique. Il a été sollicité par des présidents de Conseils
Départementaux qui se plaignent de la concurrence agressive des laboratoires privés.
Il estime que la renationalisation n’est pas une option à privilégier dans la mesure où
les présidents de Conseils Départementaux seraient attachés à ‘leurs’ laboratoires.
L’option de leur confier par la loi l’exclusivité des contrôles officiels est à privilégier.
II Effectifs
Effectifs du programme 206
L’augmentation des effectifs du programme 206 pour la seconde année consécutive est
cohérente avec les priorités affichées par le ministre. Cette augmentation n’est toutefois pas
perceptible dans les services dans la mesure où le recrutement prend du temps et où les
nouveaux effectifs sont principalement affectés en abattoirs de volaille sur des missions qui
n’étaient jusque-là pas réalisées.
Par ailleurs le ministre avait accepté notre demande de réaliser une étude de parangonnage
sur les moyens publics affectés au secteur sanitaire en France et dans d’autres pays
développés afin de permettre de parvenir à un constat partagé, mais aussi afin de réaliser
une communication structurée en direction des français. Nous souhaitons savoir où en est
cette étude du CGAAER dont nous attendons les résultats avec confiance.
L’étude est en cours et devrait rendre ses conclusions d’ici la fin de l’année. Le
ministre considère que l’effort est engagé et se poursuivra jusqu’en 2017. Un
rééquilibrage des moyens avec les autres pays européens est effectivement
souhaitable, cela va dans le sens des demandes de la Cour des comptes et de l’Union
européenne (Office alimentaire et vétérinaire).

 
Formation forestière
L’Alliance du Trèfle remercie pour la mise en place de cette formation sans laquelle le
ministère aurait définitivement perdu toute capacité à assumer des missions en matière de
forêt.
Le ministre confirme l’identité du ministère autour de 3 compétences principales :
agronomes, forestiers, vétérinaires. La loi d’avenir fait des propositions innovantes
dans le domaine de la Forêt. Le ministre rappelle le plan d’innovation 2025 Forêt-Bois,
l’IAVFF réuni vendredi 30 octobre à Dijon, le recrutement et la formation de 15 élèves
ingénieurs forestiers fonctionnaires en septembre 2016. Il estime que des choix et des
décisions seront à prendre dans les années qui viennent pour trouver un équilibre
entre le rural (agriculture et forêt) et l’urbain. Les questions relatives à l’occupation de
l’espace, de densification urbaine, d’accession à la propriété, de rationalisation de la
forêt, de bois énergie vont devenir prégnantes d’ici les 20 prochaines années. Ce
seront 10 millions de personnes qu’il faudra loger dans les 20 ans à venir, soit
l’équivalent de la région Ile de France.
NB : le dossier relatif à l’ONF sera abordé dans une autre configuration et une autre réunion.

 
III Parcours de carrière
Impact des réformes successives sur les parcours de carrière des cadres
Les fusions des structures et la diminution des effectifs ont eu pour conséquences d’inverser
les pyramides des âges dans les différents corps et de réduire le nombre de postes définis
comme étant à responsabilité selon le dogme unique du management. En parallèle,
l’évolution des missions et des modes d’intervention font qu’aujourd’hui l’administration ne
fait plus mais fait faire.
Dans ce contexte, les parcours de carrière de nos aînés ne sont pas reproductibles et la
diminution des rapports pro/pro ne peut être qu’une réponse ponctuelle et non la solution. Il
nous semble donc indispensable que soit revu le paradigme du classement des postes en
fonction du seul nombre d’agents encadrés de façon à prendre mieux prendre en compte les
postes du type chef de projet, contrôle des délégations, animation de réseau…
Le ministre entend notre discours mais s’en remet à la Secrétaire générale pour gérer
ce sujet. Celle-ci concède que le classement de certains postes doit être revu mais
rappelle que des règles doivent être maintenues. Elle évoque également le dispositif
de reconnaissance de l’expertise qui se développera dans le cadre de la circulaire sur
les parcours professionnels de juin 2014.
Le ministre ajoute que la revalorisation des C en B fait partie des éléments
d’accompagnement des réformes.

 
Poursuite de la déprécarisation
L’Alliance du Trèfle se félicite de la prolongation de 2 ans du dispositif de déprécarisation
introduit par la loi Sauvadet, ainsi que du décalage cohérent des critères d’éligibilité. Nous
sommes attachés à ce que des concours de déprécarisation soient effectivement organisés
au MAAF dès 2016 sur la base des gisements identifiés de façon partagée avec les OS.
A l’ASP, plus de 50 % des effectifs de contrôleurs sont constitués de CDD, ce qui pose un
grave problème de précarité et est loin d’en constituer un Opérateur de l’Etat exemplaire. Au-delà
de la précarité des emplois, c’est aussi le bon fonctionnement de l’agence qui est en jeu
dans ce domaine, le temps imparti au recrutement et à la formation se faisant au détriment
du temps réellement consacré aux contrôles.

Le ministre affirme qu’il n’y aura pas d’année blanche en matière de déprécarisation. Il
rappelle que 1600 déprécarisations ont eu lieu sous son mandat. Un recensement est
en cours afin de mieux identifier les gisements. Le nombre de places aux concours de
déprécarisation sera indiqué en début d’année prochaine. Il indique que le concours
interne qui s’appuie sur le même vivier doit également être favorisé. Il rappelle en
revanche que si l’on ne veut pas décentraliser la gestion des effectifs, il convient
d’accepter que les mêmes règles s’appliquent à tous.
Il reconnaît que la déprécarisation doit se poursuivre à l’ASP et il a conscience que de
nombreux CDD ont été recrutés du fait des problèmes d’apurement à la veille de la
mise en place de la nouvelle PAC.

 
Convergence indemnitaire
L’égalité de traitement indemnitaire entre agents du Ministère et agents des Etablissements
sous tutelle est promise depuis plusieurs années, mais les avancées sont minimes, et parfois
seulement liées à la réduction des effectifs. Comment et à quelle échéance le MAAF penset-
il parvenir à cette convergence ?
Le ministre reconnaît que cette convergence, nécessaire, est cependant difficile à
mettre en place et qu’on joue actuellement sur la démographie. La SG souligne que
des réunions avec les DRH des Établissements sont organisées sur la convergence et
une harmonisation, afin notamment d’améliorer la fluidité des parcours entre le MAAF
et les Établissements.

 
Nouveau décret ISPV
L’actuel décret de 2002 n’est plus adapté à la situation du corps, à son environnement
institutionnel et à ses possibilités de recrutements. Nous soutenons le projet de décret
élaboré de façon consensuelle avec le SRH et le chef de corps. Il valorise les compétences
techniques qui justifient l’existence du corps des ISPV, il adapte les recrutements aux
gisements de candidats et assouplit la promotion interne, il harmonise le statut des ISPV
avec celui des IPEF.
Mais ce projet nécessaire ne pourra voir le jour que s’il est soutenu par le ministre auprès de
sa collègue ministre de la Fonction Publique.
Le ministre se déclare peu intéressé par les affaires corporatistes mais indique qu’il
soutiendra ce dossier dans un objectif d’équité.