Un nouveau Ministre de la Fonction Publique ou la simplification quoi qu’il en coûte

M. Guillaume Kasbarian vient d’être nommé ministre de la Fonction publique, de la Simplification et de la Transformation de l’action publique. Le périmètre reste le même, mais le titre mentionne désormais la « simplification » dont le nouveau ministre fait l’une de ses priorités. C’est ainsi qu’il a déclaré, le 23 septembre lors de sa prise de fonctions : « nous devons libérer les Français du poids des démarches administratives et débureaucratiser à tous les étages« , sans préciser pour autant s’il allait poursuivre la réforme de la fonction publique préparée par son prédécesseur.

Une simplification qui était également mise à l’honneur par le Premier ministre, Michel Barnier, lors de sa déclaration de politique générale (DPG) ce mardi 1er octobre.

Faut-il y voir une nouvelle transformation prochaine de la fonction publique ?

Sûrement, et elle semble déjà bien entamée, notamment en département. L’avenir des DDI est plutôt sombre, avec une intégration aux services préfectoraux qui a déjà commencée par la création des SGCD (Secrétariats Généraux Communs Départementaux) et la déconcentration de nombre d’actes de ressources humaines.

N’avons nous pas vu, fin juillet, juste avant les JO, le ministre de l’Intérieur s’adresser par mail à tous les agents des DDI en signant « votre ministre » et la même semaine, un message du ministre en charge de l’agriculture envoyé à tous les agents MASAF sauf ceux en poste en DDI !!

Acte manqué ou confirmation du devenir des agents ??

Cette orientation est bien confirmée par Michel Barnier qui a déclaré que le gouvernement compte « fusionner des services publics » et « sans doute ne pas remplacer tous les fonctionnaires »  lors de son interview sur le plateau de « l’évènement » de France 2 le 3 octobre. Avec 41 ministres et secrétaires d’Etat, le gouvernement ne donne en tous cas pas l’exemple.

Si le nombre de fonctionnaires diminue, les missions, elles, restent les mêmes. Cela signifie-t-il le recours massif aux contractuels ?

La « débureaucratisation » et les agents publics dans tout ça ?

« Débureaucratiser à tous les étages », une entrée en matière assez provocante de la part du nouveau ministre, qui suscite de l’inquiétude. Est-ce une manière de dissocier voire d’opposer, une fois encore, les agents publics et les usagers ?

Ce premier octobre, Michel Barnier a également remis sur la table le sujet du pouvoir de dérogation aux normes des préfets, qui est amené à monter en puissance. L’égalité de traitement sur le territoire national n’a-t-elle plus court dans un Etat de droit désacralisé ?

La CFTC restera vigilante sur les prochaines orientations prises sur le devenir des agents publics et la suite donnée au projet de réforme esquissé avant le changement de gouvernement.