Le 9 décembre, France Stratégie organisait un séminaire sur l’attractivité de la fonction publique auquel la SG de la CFTC MAE a participé à distance ; dans la foulée, un rapport a été publié accompagné d’une synthèse (https://www.strategie.gouv.fr/publications/travailler-fonction-publique-defi-de-lattractivite).
Deux métiers ont fait l’objet d’un focus : l’enseignement et les métiers du numérique.
Parallèlement il faut noter la sortie du rapport du CGAAER portant sur le même sujet publié ce 6 décembre; l’Alliance du Trèfle avait été auditionnée en début d’année sur ce thème qui dépasse largement le MASAF.
En effet, tous les ministères ainsi que les collectivités territoriales ou l’hospitalière sont concernés par ce déficit d’agents ; les recrutements sont de plus en plus difficiles, les jeunes se détournent de la Fonction Publique, l’image est vieillotte et les stéréotypes ont la vie dure. On parle de spirale négative depuis plus de 15 ans maintenant !
Aux finances publiques justement, il y a 15 ans, pour 1 poste, 15 personnes se présentaient aujourd’hui 4 personnes seulement ! Pourtant des atouts et des leviers d’actions existent même si le privé nous concurrence fortement sur certains postes notamment sur les salaires mais pas que.
Mais au delà de l’attractivité, plusieurs sujets ont été abordés qui méritent un approfondissement de la part de nos responsables:
- comment garder les jeunes dans la fonction publique à l’heure du « mouvement » perpétuel ? un certain nombre démissionnent très vite après leur entrée, l’engagement durable ne les mobilise pas ce qui pose bien évidemment un vrai problème de qualité du service rendu ; le régalien ne s’improvise pas, les valeurs liées à l’intérêt général ne sont a priori plus diffusées et d’autres instances sont venues supplées ou concurrencées nos missions soit par « privatisation » soit par délégation implicite à des associations par exemple,
- la qualité des recrutements : les concours exigeaient malgré tout des niveaux scolaires bien précis pour les 3 catégories ; il n’est pas question de baisser le niveau sous peine de se trouver confronter à des compétences dégradées ; la formation des agents avant leur prise de poste est donc essentielle ; c’est pourquoi l’entretien d’embauche est aussi très important afin d’éviter les erreurs de recrutements,
- les filières de l’enseignement supérieur : les étudiants abandonnent certaines filières qui étaient pourtant pourvoyeuses d’agents publics comme pour les professeurs avec les études de lettres ; pour travailler dans la fonction publique il faut aussi maîtriser a minima quelques fondamentaux ; les catégories A par exemple sont des agents avec de l’autonomie, l’emploi n’est pas routinier, la qualification est donc essentielle.
Pour le MASAF, le constat est à peu près le même ; l’enseignement technique a une place fondamentale pour notre vivier. En effet comment recruter des IAE, des techniciens ou des vétérinaires si nous ne formons pas à ces métiers ! Il ne s’agit pas seulement de catégories A, B ou C mais de « métiers » à part entière et nos écoles doivent être en capacité de nourrir notre administration technique en agents de bon niveau.
L’organisation de la fonction publique en corps et grade permet mal d’identifier et de dénombrer les agents en fonction de leur métier ;

Pour France Stratégie, « revaloriser la fonction publique suppose donc de mieux la faire connaître et de mieux faire connaître les opportunités de carrière, la diversité des métiers qu’elle offre et les avantages qu’elle peut procurer. Mais cela nécessite également de retrouver le sens du service public : en l’espèce, si les enjeux d’image (de marque) et de communication sont déterminants, c’est d’abord dans la capacité effective donnée aux agents de remplir leurs missions que se situent les leviers d’action ».
Pour continuer à phosphorer en attendant plus, voici notre pyramide des âges – cela fait réfléchir !
