Oui, aujourd’hui, la situation du cadre intermédiaire est peu enviable. Qu’on l’appelle « chef d’unité « , « chef de pôle » , « chef de service », « adjoint au chef de service », … non décidément cette position n’est plus attractive.
A l’heure de la « QVCT » (qualité de vie et des conditions de travail) et des plans de prévention santé intégrant les RPS, le cadre intermédiaire semble être le grand oublié !
Coincé entre le marteau et l’enclume, il doit souvent endurer de sa hiérarchie et de ses agents subordonnés les reproches , les contraintes, et une charge de travail forte.
C’est lui qui doit faire appliquer des injonctions et ordres contradictoires, provenant d’une hiérarchie inopérante souvent issue d’un autre ministère, et qui selon le maître mot, bien connu dans l’administration, ne doit « pas faire de vagues » !
Dans le même temps, c’est lui qui recueille les récriminations venant des agents, lui qui doit faire le lien avec la hiérarchie, tout en étant, de plus en plus souvent, court-circuité s’il ne donne pas satisfaction à ses subordonnés.
C’est à lui que l’on demande d’être toujours présent, d’appliquer et faire appliquer les directives que, plus haut, on se refuse malheureusement parfois, à assumer.
C’est enfin lui qui sera responsable si les directives ne sont pas respectées mais qui, lorsque elles le seront, ne recevra ni gratitude ni reconnaissance.
Engagé dans le service public par vocation, de manière durable, il verra aussi de plus en plus depuis la loi d’août 2019, des contractuels parfois mieux payés que lui, rejoindre les services.
Sous le prétexte fallacieux, de sa position de cadre intermédiaire comme rouage incontournable du service qui doit tout encaisser, la victime privilégiée du burn-out c’est lui !.
Le cadre intermédiaire, sa solitude et ses spécificités, doivent être prises en compte dans les démarches QVCT et la rédaction des DUERP (document unique d’évaluation des risques professionnels). L’appui de la hiérarchie doit être solide !
Par leur position charnière, les cadres intermédiaires sont des acteurs essentiels de nos services, mais il faut maintenir leur motivation et redonner du sens à leur travail.