Notre agriculture est-elle la variable d’ajustement dans les négociations commerciales avec le Brésil, notamment ?

Fondement bibliographique : Actu environnement – 25/09/25

Agriculture et environnement sont deux sujets bien compliqués à concilier parfois et si en plus on y ajoute de la négociation internationale et l’UE alors évidemment plus rien n’est clair…

La Commission européenne en septembre proposait de reculer une nouvelle fois l’entrée en application du règlement sur la déforestation de 2023. Raison invoquée : une insuffisance des services informatiques. « Une annonce qui interrogeait sur la sincérité de la démarche » soulignait à l’époque la revue en ligne actu environnement .

La « COP de l’Amazonie » organisée au Brésil (COP30) s’est terminée sans grands éclats, mais les États membres de l’Union européenne ont pourtant validé la proposition de la Commission de reporter encore d’un an l’entrée en vigueur du règlement déforestation (RBUE) et proposent même une prolongation du délai pour tous les opérateurs, quelle que soit leur taille ! On en était à décembre 2025 comme date de publication mais nous voici en 2026…

Le règlement en question est le règlement (UE) 2023/1115 du Parlement européen et du Conseil du 31 mai 2023 relatif à la mise à disposition sur le marché de l’Union et à l’exportation à partir de l’Union de certains produits de base et produits associés à la déforestation et à la dégradation des forêts, (abrogeant le règlement (UE) no 995/2010 (Texte présentant de l’intérêt pour l’EEE))

Il a été modifié par le Règlement (UE) 2024/3234 du 19 décembre 2024 en ce qui concerne sa date d’entrée en application. https://www.deforestationimportee.ecologie.gouv.fr/reglement-europeen-contre-la-deforestation-et-la-degradation-des-forets/article/reglement-europeen-contre-la-deforestation-et-la-degradation-des-forets

On reporte, on reporte encore et toujours…

Tout ceci interroge alors que la Commission européenne multiplie les négociations commerciales avec des pays dans lesquels la déforestation menace l’environnement1 et fortement l’économie de nos États par une concurrence insoutenable à notre agriculture pour ne pas dire déloyale, sans compter les viandes clonées et le dumping social .

https://www.franceinfo.fr/environnement/crise-climatique/forets/l-agro-industrie-a-pris-possession-des-terres-en-pleine-cop30-au-bresil-la-deforestation-devaste-le-cerrado-la-savane-dans-l-ombre-de-l-amazonie_7584839.html

Pourquoi avoir reculé la publication et donc l’application de ce règlement ? Agro business influent? Constructions de routes prévues depuis 2020 suspendues et finalement relancées..?

En effet, le journal 20 minutes, pensant nous rassurer mais aggravant l’argumentaire, nous explique que : ce n’est qu’une fois que Belém a été désignée comme ville hôte, que la construction des routes a commencé, en juin 2024. L’objectif, avec cette route, est « d’améliorer les conditions de circulation des automobilistes dans la région ».

Tout est dit !

Références :

Council of the European Union. 2024. “EU Deforestation Law: Council Formally Adopts Its One-Year Postponement.” December 18, 2024. https://www.consilium.europa.eu/en/press/press-releases/2024/12/18/eu-deforestation-law-council-formally-adopts-its-one-year-postponement/.

Extraits de https://cebri.org/revista/en/artigo/197/expected-effects-on-brazil-from-the-eu-regulation-on-deforestation-free-products

https://reporterre.net/Sauver-la-foret-tout-en-puisant-du-petrole-le-double-jeu-du-president-Lula

Traduction en bas de page

The EUDR (RBUE) also raises questions about its implications, particularly for producer countries like Brazil, which maintains a strong relationship with the EU, especially in the agricultural and forestry markets

Thus, the Regulation establishes criteria for imports of specific commodities (meat, cocoa, coffee, palm oil, soy, rubber, and wood) and prohibits products associated with deforestation and forest degradation1

https://euractiv.fr/news/eu-set-to-propose-new-delay-to-anti-deforestation-rules

1Traduction : L’EUDR (RBUE) soulève également des questions quant à ses implications, en particulier pour les pays producteurs comme le Brésil, qui entretient de solides relations avec l’UE, notamment sur les marchés agricole et forestier.

Ainsi, le Règlement établit des critères pour les importations de produits spécifiques (viande, cacao, café, huile de palme, soja, caoutchouc et bois) et interdit les produits associés à la déforestation et à la dégradation des forêts

  1. ↩︎

Un peu moins en Amazonie semble t – il, mais désormais au CERRADO région du Brésil au Sud.

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