Depuis 2019, avec la publication du guide relatif à la qualité de vie au travail (QVT), puis celle du premier plan santé au travail dans la fonction publique (2022-2025), la direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP) a fait de la QVCT ou Qualité de Vie et des Conditions de Travail, l’une de ses priorités (axe 3 du plan).
C’est ainsi que dans ce cadre, la mesure 21 vise à favoriser la signature d’accords et de chartes sur la qualité de vie et des conditions de travail en s’appuyant sur la diffusion d’un référentiel publié en juin 2023.
Mais n’allons nous pas trop loin ?
La QVCT, nouveau bréviaire de la Fonction Publique, est devenue un phénomène de mode avec tous les excès de ses dévots bien décrits par Molière il y a 350 ans.
Des accords et des chartes sont longuement négociées et signées dans un enthousiasme forcé.
Des accords « égalité et diversité », largement poussés par la société civile des grandes entreprises (RSE OU ESG en anglais), qui font pencher le vieux principe d’égalité vers une discrimination positive qui laisse de côté les individus un peu trop banals pour certains ; des « chartes de bienveillance » qu’affectent d’ériger en méthode de management les cadres les plus à la mode.
L’obligation d’obéissance hiérarchique et l’obligation d’effectuer les tâches confiées sont presque devenues des gros mots.
L’Homme ne serait plus carriériste mais devenu bienveillant et altruiste, privilégiant la carrière des autres plutôt que la sienne ? Humanisme hypocrite ?
Tout cela pour nous distraire pendant que l’on détruit le statut des fonctionnaires. Bientôt, la bienveillance ne s’appliquera plus qu’à quelques hauts fonctionnaires, dirigeant de loin des contractuels sans statut.